Si vous en doutiez, sachez que la plus petite des provinces canadiennes, elle aussi, recèle bien des surprises. Reliée au continent depuis 1997 et l’inauguration du pont de la Confédération, vous n’avez plus d’excuses pour tailler la route et faire une escapade sur l’Île du Prince Édouard en empruntant la transcanadienne. Là, vous verrez de l’original, de l’extravagant et du drôle parfois. Bref, vous y verrez de l’insolite, c’est le thème.
1. Les sables rouges.
Sur certaines côtes de l’Île du Prince Édouard, l’abondance d’hydroxyde de fer donne au sable une couleur rougeâtre. On parle de plus de 800 kilomètres de plages teintées par la garance du grès et son érosion, transformant le sol comme la terre battue de Roland Garros. Mais attention, d’autres sables sont célèbres sur l’île: le sable blanc à Basin Head, poétiquement baptisé «les sables chantants» d’après le son mélodique de leur frottement.
Où les trouver: au bord de la mer!
2. Le Musée canadien de la patate.
Puisque le genre humain n’a pas d’équivalent pour ériger au sein d’une institution muséale tout ce qui lui tombe sous la main (allant du musée du collier à chien à Maidstone R.U, au musée de la tondeuse à Southport R.U), pourquoi passer à côté de ce truculent tubercule? De la patate sous toutes ses formes: son histoire à travers les âges, tous les outils et machines servant à la récolter, les variétés cultivées au Canada, des recettes de cuisine même! Et puis bon c’est symbolique, on en cultive beaucoup sur l’île et après tout qui n’aime pas ça?
Pour une visite: ouvert de mai à octobre, au 1 Heritage Lane, à O’Leary. Repérez-vous à la majestueuse pomme de terre, que les mauvaises langues auront tôt fait de comparer à un étron géant. Pas nous.
Aller plus loin: The Canadian Potato Museum.
3. Le Musée d’Anne… la maison aux pignons verts (Anne of Green Gables).
Roman phare de Lucy Maud Montgomery écrit en 1908, Anne of Green Gables est devenu un véritable symbole de l’île avec son univers bucolique, si bien que son héroïne a désormais son propre musée (reconstitution d’époque parfaite). Lieu d’inspiration pour son auteure, il fait aujourd’hui la renommée de ce coin de province. Autrefois sur les plaques d’immatriculation insulaires, le personnage d’Anne, cette jeune fille aux cheveux roux, aux yeux verts et à l’imagination débordante, s’est vu décliné en films, téléfilms, dessins animés très populaires au pays du Soleil-Levant, et même des comédies musicales.
Pour une visite: 4542 Route 20, Park Corner.
Pour les curieux: Anne Museum (en).
4. La plus petite bibliothèque canadienne.
Plus ou moins 1.800 bouquins réunis dans un espace de 3,5×3,5 mètres avec, comble du luxe, de petites chaises où feuilleter tranquillement les ouvrages devant une baie vitrée qui donne sur le lac, c’est top. On peut dire que son propriétaire John A. MacDonald a fait les choses en grand pour l’auto proclamée « plus petite bibliothèque canadienne » (on ne débattra pas avec Branch Library à Birch Island en Ontario). Une curiosité touristique charmante, d’autant que les livres, nous, on adore ça, et pour une adhésion à vie à 5$, on aurait eu tort de passer à côté!
Où la trouver: il faut se rendre à Cardigan, et ouvrir l’œil.
5. Les Maisons de Bouteilles d’Édouard Arsenault.
On pourrait croire que c’est une lubie à la Facteur Cheval, et c’est un peu le cas! Alors certes, on n’est pas dans le même registre de ce que Malraux appelait l’Art Naïf, mais il faut reconnaître à son auteur au moins le caractère opiniâtre, et la traduction d’une mouvance dans l’air du temps, mais avant l’heure. Alors OK, peut-être Édouard Arsenault n’avait-il pas véritablement de message, c’était un passe-temps. Mais le labeur de cet homme, débuté à 66 ans et inspiré d’une carte postale de sa fille, nous alerte et nous sensibilise sur les questions d’environnement au sens large. 25.000 bouteilles recyclées: la maison Six-Pignons, la chapelle et une taverne, et voilà!
S’y rendre: au 6891 Route 11, à Cap-Egmont.
Aller plus loin sur le Site officiel (en).
Crédits photo: (1) Trips Geek; (2) somadjinn; (3) steph@sbs; (4) Blandine Milette; (5) Pomeroy Farm; (6) Textile Arts Center.
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Bernadette
12 juillet 2016 at 11:32
Les plages de sable rouge sont magnifiques et il y en a à plusieurs endroits. Quand on ne s’y attend pas, cela a de quoi surprendre. Le musée de la pomme de terre se révèle très intéressant, d’autant que nous y sommes allés un jour de pluie et qu’il n’y avait pas grand chose à faire alentour.
Cédric
28 juillet 2016 at 17:27
Moi j’ai ma carte de la plus petite bibliothèque!!!
Bon après, pour être honnête, le choix est pas énorme.
Sarah
11 janvier 2017 at 11:54
En voyant les maisons en bouteille je me suis fait exactement la même réflexion concernant le facteur Cheval. Il n’empêche, c’est franchement écolo et sans le désert du Nouveau Mexique il y en a des comme ça à semi enterré avec du piset pour les éléments de maçonnerie. Construite avec un impact minime c’est donc possible 🙂
Coubiac
13 mars 2017 at 14:18
Oh my god ce monsieur Hankey bien fat! Best mascotte ever pour un musée, on sait se marrer sur l’Ile du Prince Édouard !!!
Jasmine
23 juillet 2017 at 06:22
Île méconnue, mais tellement intense 😉
Le petit monde de Sophie
3 décembre 2017 at 09:20
Elle est charmante et pleine de surprises, allez-y 🙂
Noémie
10 mai 2018 at 15:28
Je confirme, et c’est très paisible aussi..
Electric beaver
7 janvier 2019 at 07:21
+1 et avec le pont c’est nettement plus simple aujourd’hui
Orange
11 juin 2019 at 01:49
J’adore cette île !!!
Philo
20 juillet 2019 at 15:40
Elle est magnifique
Erin
2 juillet 2019 at 15:31
Tiny bibliothèque 🙂
PicPic
10 octobre 2019 at 05:17
Nickel ce post, parfait pour un road trip autour de l’île 🙂
Pas toujours très sérieux
16 octobre 2019 at 02:37
Au top de tout ça les sables rouges sont un indispensable de l’île, les autres sont plus là pour nous faire se marrer. Une photo de la patate du musée de la pomme de terre vaut également son pesant d’or, et mérite peut-être aussi qu’on y aille rien que pour la voir. Je l’aime déjà.
Houston MacDougal
16 octobre 2019 at 13:55
On l’aime tous, d’une certaine façon 😉
lolo
24 avril 2020 at 18:07
c’est ma nana qui a tous les bouquins d’Anne et les raisins, j’avais pas fait le rapprochement que c’était cette île, maintenant je sais, merci