C’est fou comme l’on peut passer d’un extrême à l’autre, mais en bien de notre point pour ce qui nous intéresse en tout cas: l’art de rue. Sous l’ère Ford, un véritable crack, la mairie voyait d’un mauvais œil que les artistes s’approprient l’espace public. Aujourd’hui la municipalité opère un revirement total avec la promotion d’un nouveau regard sur son urbanisme. On redécore, on injecte des couleurs et différentes formes d’esthétisme pour faire de la ville un tableau. L’art de rue devient mainstream sans ce côté négatif, puisque ce qui touche le plus grand nombre n’est pas nécessairement mauvais, c’est notre sensibilité, une vision nouvelle que l’on cherche à caresser. De là, fini les grands jets d’eau, on conçoit un programme où les artistes de rue dans le cadre de projets sont rémunérés. Ça n’est pas une innovation, mais c’est un bol d’air. Le programme StreetARToronto (StART) lancé en 2012 utilise l’art de rue comme vecteur permettant de célébrer le caractère culturel diversifié de la ville*. Et c’est une réussite. Toronto, auparavant peut-être un peu trop lissée, explose désormais sous nos yeux. Comme le rappelle Jason Kucheraw, propriétaire de Tour Guys,
« Une ville sans classe créative est une ville morte. »
C’est vrai… mais pas ici.
Quelques spots pas piqués des hannetons.
La liste n’étant pas exhaustive, on vous laisse l’opportunité de vous faire votre propre avis au détour d’une bonne balade dans la ville. Mais comme on n’est pas des bêtes, on a aussi décidé de vous livrer les plus emblématiques, 5 comme les doigts d’une main en toute subjectivité, parce que ça ne paraît pas au premier abord, mais n’empêche, Toronto rocks!
Kensington Market.
Éclectisme et vibrations, c’est ce qu’on ressent quand on met les pieds à Kensington Market. Un peu comme écouter le best of d’un Johnny Cash, bordel que c’est bon. Alors forcément, l’art de la rue y a sa place et devient le théâtre de sa propre célébration. C’est pompeux? C’est exprès. Explorez le riche patrimoine culturel du quartier tout en posant vos yeux sur certaines des pièces les plus emblématiques de la ville. Trouvez des œuvres du célèbre artiste Torontois KWEST avec des visages complexes créés par l’artiste ANSER.
Localisation: selon Wikipedia, les limites communément admises pour ce quartier sont College Street au nord, Spadina Avenue à l’est, Dundas Street au sud et Bellevue Avenue à l’ouest. On ne voit rien à y redire.
Graffiti Alley – Rush Lane.
Des ruelles dédiées tout entières à l’art de rue et aux fresques éphémères, mais qui renaissent et se renouvellent sans cesse. Le graff de Rush Lane et de Graffiti Alley, c’était le masque à oxygène d’une expression urbaine qu’on avait trop souvent stigmatisé, à tort. C’est au contraire le catalyseur d’un mouvement qui n’est pas nouveau, aujourd’hui le témoin, et peut-être même le symbole d’un art qui vit sur les murs de sa ville, Toronto. Ces deux rues dans le Fashion District agissent comme une invitation pour qui veut prendre la peine de s’y arrêter, et pourquoi pas s’y perdre. De grands artistes y sont passés, d’autres viendront encore imprimer de leur griffe les façades de Rush Lane.
Localisation: située au sud de Chinatown dans Fashion District, elle démarre à Spadina Avenue, entre Queen Street West* (où l’on peut embrasser le Hug Me Tree) et Richmond Street, jusqu’à Portland Avenue.
The Ossington Laneway.
Situé juste à l’ouest du coin de Queen et Ossington, vous trouverez un autre hub de graffitis, connu sous le nom très singulier d’Ossington Laneway. Déconnez pas, on joke, on aime cet endroit, tant pis pour le manque d’originalité dans le choix de sa dénomination. En gros, lorsque les habitants de la région se sont émus à propos de leurs garages recouverts tags, ils ont remédié à la situation en appelant les muralistes (des artistes, quoi) à s’approprier l’espace. Avec l’aide du Cross Fit Graffiti Art Program, Mediah, Elicser Elliott, SKAM, et plus encore, voilà que l’art s’installe dans la place. C’est beau.
Localisation: quoi? t’as pas lu?
Underpass Park.
Situé sous et autour des viaducs Eastern Avenue, Richmond et Adelaide de Toronto, Underpass Park transforme des petits espaces abandonnés et inutilisés en un espace animé et attirant qui offre diverses possibilités récréatives et sociales tout en reliant les quartiers et les parcs à proximité. Cet espace public unique de 1.05 hectare fait parti de la revitalisation de la Waterfront Toronto et désire connecter les espaces publiques Corktown Common et River Square ainsi que les deux principaux développements résidentiels de West Don Lands*.
Ceux qui ont l’œil auront reconnu le lieu de rendez-vous d’Eldritch Palmer et Abraham Setrakian tout au long de la saison 3 de The Strain, quelle série!
Localisation: là encore vous le savez déjà, c’est écrit dans le texte.
Parkdale: Milky Way.
Encore un quartier qui bouge et qui s’ouvre à l’art visuel avec de belles murales de partout. M’enfin, quand on vous accueille les bras ouverts ça aide et les artistes ne s’y sont pas trompés. Là, vous verrez de tout et surtout du bon, du très bon. Vous connaissez Reclamation Wall? C’est simplement la plus grande murale au Canada (le long du Metrolinx rail corridor), et elle est à Parkdale. 50 artistes y ont griffé une part d’eux même pour notre plaisir bien entendu, et le vôtre on l’espère.
Localisation: entre Dufferin Street et Queen Street West.
*Source: Phillips Farevaag.
Crédits photo: (1) Keith Beaty; (2) Fabulous Living Coach; (3) Toronto Savvy; (4) occasionaltoronto; (5) Lexiquette; (6) mcfcrandall.
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Jetro
26 mai 2017 at 16:14
Beaucoup de villes devraient s’inspirer de Toronto en la matière 🙂
Hobart
2 juin 2017 at 10:48
De bien bons spots de street art, je n’imaginais pas qu’il y en avait autant à Toronto, de belles découvertes!
Houston MacDougal
2 juin 2017 at 12:35
Hé oui, et de plus en plus! ça change de l’administration Ford…
Sylvester
22 avril 2018 at 09:31
Un beau parcours à faire dans la ville, j’aime cet état d’esprit et de l’art en veux tu en voilà 🙂
Houssem
4 mai 2018 at 14:17
Je savais que pour le street art Montréal c’était un peu le yop, je n’imaginais pas qu’il y en avait autant à Toronto! Ça mérite d’aller y faire un tour je crois 😉
fonky
21 août 2020 at 12:04
Moins hype que Mtl mais c’est pas pour me déplaire