Puisque le septième art ne se résume pas à des indiens qui dansent et qui chantent, ou à des américains qui font tout péter (ô comme c’est réducteur, et ô comme on aime les clichés)… nous, on te prend par la main pour te faire découvrir un cinéma largement méconnu. Et pour te mettre dans l’ambiance, on t’envoie directement une sélection à pas piquer des vers. C’est tout beau, c’est tout chaud, c’est un morceau de culture et même que c’est préparé par des gens du cru. Oui Môssieur…
1. Incendies (2010).
A la lecture du testament de leur mère, Jeanne et Simon Marwan se voient remettre deux enveloppes : l’une destinée à un père qu’ils croyaient mort et l‘autre à un frère dont ils ignoraient l’existence. Jeanne voit dans cet énigmatique legs la clé du silence de sa mère, enfermée dans un mutisme inexpliqué les dernières semaines précédant sa mort. Elle décide immédiatement de partir au Moyen Orient exhumer le passé de cette famille dont elle ne sait presque rien… Simon, lui, n’a que faire des caprices posthumes de cette mère qui s’est toujours montrée distante. Mais son amour pour sa sœur jumelle le poussera bientôt à rejoindre Jeanne et à sillonner avec elle le pays de leurs ancêtres sur la piste d’une mère bien loin de celle qu’ils ont connue. Un film qu’on doit avoir chez soi.
2. Bon Cop, Bad Cop (2006).
David Bouchard et Martin Ward ne pourraient être plus différents : l’un parle français et est originaire de Montréal, l’autre est un anglophone de Toronto. L’un obéit à la loi, l’autre fait la sienne. Lorsqu’ils seront forcés de travailler ensemble sur une enquête dont la juridiction géographique est aussi nébuleuse que les motivations de l’auteur du crime, leurs différences vont à la fois mettre en péril l’enquête et les aider à élucider le mystère. Ce film a la particularité d’être parfaitement bilingue (double sous-titrage selon l’une ou l’autre des deux langues), et de jouer sur les disparités culturelles et linguistiques entre le Québec et le Canada. Allez, une réplique culte: » – His hearth is in Quebec. – Ouais, pis y’a l’Ontario dans l’cul ! » À découvrir et mettre dans sa DVDthèque.
3. C.R.A.Z.Y (2005).
Zachary Beaulieu, quatrième d’une famille de cinq garçons, né le 25 décembre 1960, nous raconte avec humour et sarcasme le malheur d’être né le jour de Noël, de se sentir différent des autres et de grandir dans une famille de gars auxquels il essaie de ressembler à tout prix. Sur une bande-son géniale, de Pink Floyd, des Rolling Stones et de David Bowie, entre les promenades en moto pour impressionner les filles, les pétards fumés en cachette, les petites et grandes disputes et, surtout, un père qu’il cherche désespérément à retrouver, Zac dévoile son histoire… De 1960 à 1980, il nous relate son incroyable périple sur les chemins insoupçonnés de la vie qui l’amèneront à accepter ce qu’il a toujours refusé d’être. Pour se procurer le film, c’est ici.
4. Horloge biologique (2005).
Fred, Paul et Sébastien ne se sentent pas encore prêts à assumer une vie de famille, une vraie. Amateurs de baseball, de chasse et de danseuses nues, les deux premiers ne sont pas disposés à renoncer à leurs petits plaisirs personnels. Pourtant la femme de Paul est enceinte, celle de Fred désire un enfant, tandis que Sébastien est déjà père d’un petit garçon de huit mois. Les trois amis s’emploient à éviter la moindre responsabilité et poussent leur couple au bout de la rupture…
5. La grande séduction (2003).
Pour répondre aux exigences d’un groupe d’investisseurs qui projette d’installer une usine dans leur région, les habitants d’un petit village de la lointaine Côte-Nord doivent retenir chez eux un médecin permanent. Mais quel professionnel de la santé accepterait de rester à Sainte-Marie-La-Mauderne et de partager le sort de ses 150 habitants? Un médecin contraint d’y faire un court séjour fera l’objet d’un vaste complot de charme pour lui donner envie de s’y établir; des espions postés partout épieront ses moindres désirs, qu’on essaiera de satisfaire comme si de rien n’était. Tout le village devient sur mesure: de la tenue vestimentaire des femmes, à la nourriture en passant par les maladies des patients. Il faut absolument plaire au docteur. Et l’étranger ne se doute de rien… Se procurer le film en suivant ce lien.
6. Les Boys (1997).
Tous les lundis soir, onze hommes provenant d’horizons très variés se retrouvent à l’aréna pour enfiler l’uniforme des Boys, une équipe de ligue de garage, et s’élancer sur la glace. Pour eux, le hockey est plus qu’un passe-temps, c’est une religion qui transcende les classes sociales. C’est surtout le point culminant de leur semaine, où ils peuvent se défouler. Le propriétaire de brasserie, Stan, est l’entraîneur de l’équipe. Incapable de rembourser une dette de jeu, il craint les représailles de son créancier, le caïd Méo. Ce dernier lui propose alors un match entre sa propre équipe de hockey, et celle de Stan. Advenant la victoire des joueurs de ce dernier, la dette sera effacée. Mais dans le cas contraire, Stan perdra sa brasserie.
7. Cruising Bar (1989).
Quatre hommes d’horizons très différents vont à la «chasse aux filles» le samedi soir dans les bars de Montréal. Gérard, le Taureau: garagiste chaud bouillant, marié, qui teste les sièges d’autos avec sa secrétaire. Patrice, le Lion: accessoiriste cocaïnomane aux dents moisies dans un studio de tournage qui essaye de récupérer sa Sonia. Serge, le Ver de Terre: timide et maladroit, probablement puceau qui est incapable de s’habiller. Enfin, Jean-Jacques, le Paon: snobinard qui aurait pu s’appeler Narcisse, ne cesse de pavaner, et qui achète ses capotes en boîte de 12… Quatre personnages interprétés par le seul et unique Michel Côté, qui reprend du service dans la suite, Cruising Bar 2: un nom qui ne manque pas d’originalité, sorti 20 ans plus tard. On n’aurait préféré jamais.
8. Le déclin de l’empire américain (1986).
En automne, dans la région de Montréal, quatre hommes et quatre femmes, universitaires pour la plupart, s’apprêtent à passer leur week-end dans le chalet du couple Louise et Rémy. Pendant que les hommes sont derrière les fourneaux et préparent à la maison le repas du soir; les femmes quant à elles pratiquent leurs exercices dans le centre sportif universitaire. Durant les heures qui précèdent leurs retrouvailles, ils discourent sur leur vie, le sexe, et l’Histoire. Tous réunis à table les discussions se poursuivent, et même au-delà: des révélations sur une relation adultère interrompent momentanément la fête: il va falloir apprendre à vivre avec ça. Mais le lendemain matin, tout semble redevenu normal. Première œuvre d’une trilogie composée par: Les Invasions barbares (2003), et, L’Âge des ténèbres (2007), avec Denys Arcan à la réalisation et au scénario. Faire honneur à sa collection de films avec ce lien.
9. Elvis Gratton: Le king des kings (1985).
C’est la compilation de 3 courts métrages produits entre 1981 et 1985 mettant en scène Bob Gratton, un propriétaire de garage habitant la banlieue, qui ne se réalise pleinement que lorsqu’il prend les traits et les habits du King, Elvis Presley. Dès lors, reprenons les mots de Christian Poirier: «Critique virulente du récit essentialiste fédéraliste et de la pensée conservatrice de droite, ce film interroge la condition identitaire québécoise et prévient des dangers de l’oubli de soi dans la volonté de devenir semblable à l’Autre et de refuser la multiplicité des appartenances.» Plus qu’une mise en garde amusante et décalée, c’est donc un doigt tendu bien haut, celui du milieu, adressé aux vieux réac’.
10. La guerre des tuques (1984).
Pendant les vacances de Noël, les enfants d’un village décident de jouer à la guerre. Deux bandes rivales se forment : d’une part celle de Luc, la plus nombreuse, constituée de Ti-Jacques, Maranda, Chabot et les jumeaux Leroux ; de l’autre celle de Pierre, toujours accompagné de sa chienne Cléo, et de Jean-Louis et François, la gang des « lunettes ». L’enjeu est simple: les uns édifieront un château fort en blocs de neige et le défendront, les autres essayeront de s’en emparer à tout prix. Assurément le film de toute une génération, rediffusé chaque année pendant les fêtes… un peu comme Sissi, chacun son style…
Crédits photo: polluxos.
N.B: les liens de certains films sont affiliés.
Ça vous a plu? Soutenez-nous sur Utip! Visionnez une pub pour Expérience Canadienne. Merci 🙂
Lucette
26 juin 2013 at 21:30
La scène d’amour classique quand nous étions enfants vient de La Guerre des tuques:
http://youtu.be/5Lzl0yEx5TU
Elle a même été reprise l’année dernière dans une pub de vidéotron:
http://youtu.be/MDB2NG4KVd0
Chuck
7 mars 2015 at 17:03
Trop peu de films québécois sont diffusés en France et pourtant c’est un cinéma qui mériterait d’être beaucoup plus connu. Ça s’en vient doucement et c’est tant mieux.
David
25 avril 2016 at 13:00
Je mettrai bien Starbuck dans la liste, remaké partout, avec comme toujours un excellent Patrick Huard.
Houston MacDougal
26 avril 2016 at 11:18
Entre US, Qc et France, la version originale est la meilleure, de loin.
Gin Tonic
7 juin 2019 at 20:38
Patrick Huard est excellent dans tous ses rôles je suis d’accord, c’est ouf
Simon
27 mars 2018 at 05:07
Les Boys…. mais qu’est-ce que j’ai ri!!
gentleman
6 novembre 2020 at 06:38
J’allais dire pareil, et pourtant c’est un peu beauf parfois