Il est de ces lieux qui se visitent au ralenti, comme pris dans un slow motion avec en guest un shoot pur de couleurs, et une bombe de peinture jamais vide. De l’art sur les murs pour une kyrielle de graffitis, on entre dans Rush Lane. C’est l’essence de l’âme urbaine à ciel ouvert, ce petit concentré de poison dans l’ordre et le chaos aseptisé des grandes cités modernes. Et quand on s’appelle Toronto, on se dit que sans cela il manquerait probablement quelque chose à la ville.
Graffiti Alley n’est pas des plus simples à trouver. Située au sud de Chinatown dans Fashion District, elle démarre à Spadina Avenue, entre Queen Street West* (où l’on peut embrasser le Hug Me Tree) et Richmond Street, jusqu’à Portland Avenue. Ignorée de la plupart des guides touristiques, elle vaut pourtant le détour. Alors nous y sommes allés. Les plus grands noms des artistes de rue sont passés par là, ils y passent encore. Banksy hier, Uber5000, Elicser et Poser aujourd’hui.
Éphémère, cet art urbain renouvelle l’expérience aux yeux du visiteur à chaque fois. Il n’y a pas d’éternité dans le graffiti, seules d’incroyables fresques interpellent le profane, et peu importe leur dimension, peu importe la durée de leur vie en façade, elles détruisent les cimaises et brisent les vitrines d’une culture qui s’exprime enfin dehors. Rush Lane nous le rappelle, elle devient le terrain d’expression d’un art véritable, créatif et vivant, qu’on a trop souvent cantonné au vandalisme d’un tag parfois rageur, parfois dégradant.
Ces ruelles colorées ont quelque chose d’enivrant, qu’elles traduisent un dessein esthétisant, contestataire et parfois même les deux ensemble, puisque Toronto est un paradoxe de ce point de vue là. Capable de promouvoir d’un côté (par exemple, avec StreetARToronto), et d’entrer en guerre contre le graffiti à grand renfort de la bonhomie de Rob Ford, à jeun, et ses coups d’éclat devant les caméras. Mais voyons, Monsieur le Maire, il n’y a pas de crack à Rush Lane, juste de l’art.
Pour une visite accompagnée et encadrée, deux solutions:
- Le Graffiti in Toronto Tour, avec Tour Guys.
In English my dear, on vous apprend l’histoire du graff, la controverse qu’il suscite dans la société torontoise et les points de vue des différents protagonistes: police, riverains, vandales ou artistes. On ne fait donc pas que regarder, on s’instruit aussi.
- À deux roues, avec le Toronto Bicycle Tour.
L’avantage des circuits c’est qu’on voit beaucoup de choses. L’inconvénient, c’est qu’on ne les voit pas assez longtemps et Graffiti Alley n’est ici qu’une étape. C’est donc une question de style et d’envie.
*Au 753.
Crédits photo: AshtonPal; Melissa Hartfiel.
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Joey
27 septembre 2014 at 17:06
Assurément un endroit que j’irai découvrir lors de mon prochain séjour à Toronto, je n’en avais jamais entendu parler. Good job !
Sam
10 octobre 2014 at 16:30
Très belles ruelles et une façon un peu différente de voir cette ville qui, aux premiers abords, pourrait paraître un peu « coincée ».
Sixtyold
13 octobre 2014 at 12:41
Toronto, connais pas… Mais aller à la rencontre de cette ville à travers ce qu’exprime la peinture vivante de graffiti alley, ça donne envie.
Belle présentation en tout cas: du grand art!
Billy Bob
21 octobre 2014 at 13:22
Ça c’est du billet!
Franck
2 août 2018 at 13:25
Ouais, ça fait plaisir de lire quelqu’un qui sait écrire bordel! 🙂
Hélène
23 février 2015 at 05:51
Ça m’a donné envie, dans ma to do list désormais.
Anna
7 mars 2015 at 16:57
De l’art sauvage c’est tout ce que j’aime.
Justine
17 mars 2015 at 17:03
C’est un fort bel hommage pour l’art de rue et en particulier pour cet endroit. Un plaisir de vous lire.
Justine.
Alexis
26 mars 2015 at 10:55
Je suis bien d’accord avec vous, les mots sont bien choisis 🙂
Isa et Lily
12 avril 2015 at 07:46
On a lu, on l’a fait, on a adoré! Merci Monsieur MacDougal 🙂
Houston MacDougal
14 avril 2015 at 09:58
You’re welcome!
Et aussi merci à tout le monde pour vos très agréables commentaires 🙂
Alex
20 décembre 2015 at 16:39
Best article sur le street art ever ! Un plaisir de lire ce genre d’article, gros GG!!
Houston MacDougal
23 décembre 2015 at 07:35
Merci!
Patrick
27 mars 2016 at 02:16
Je me joins à ce commentaire, je n’aurai pas dit mieux 🙂
Augustin
7 juillet 2016 at 10:06
De loin ce qui m’ait été le plus agréable à lire au sujet du street art en général et de rush lane en particulier. Rien que pour ça , je t’envoie des bises.
Houston MacDougal
8 juillet 2016 at 00:08
Haha Bises aussi!
Siana
30 août 2016 at 13:13
Au programme de mon prochain voyage à Toronto 🙂
Anil
3 septembre 2016 at 15:08
J’aime ton style Houston, oh oui, j’aime ton style.
Gillian
5 septembre 2016 at 04:53
Très intéressant cet endroit, très beau également.
John
18 avril 2017 at 03:54
Pour qui aime le street art, c’est un immanquable de Toronto!
Jean-Phi
23 février 2018 at 14:15
En voilà un qui sait parler d’art de rue, bravo Houston, et merci!
Lapin Cretin
4 mai 2018 at 14:14
Quel talent, merci messieurs les artistes!
Circle 15
8 août 2019 at 21:16
Très belle plume pour un très bel endroit!
Joey
26 février 2018 at 14:05
Stylé mec, très stylé!
Manu
28 février 2018 at 15:17
Ça donne clairement envie d’y faire un tour, je note l’adresse.
FTL
22 octobre 2019 at 17:08
Bien décrit, bien présenté, beau texte, j’adhère à fond à ça
Murray
3 novembre 2019 at 14:15
Il y a quelque chose dans l’écriture. Houston tu régales.
Houston MacDougal
4 novembre 2019 at 17:28
😉
Léa
22 novembre 2019 at 10:40
Trop bien écrit
Margot
18 octobre 2020 at 13:10
Meilleur post sur cette ruelle de tout l’internet et de loin
Houston MacDougal
19 octobre 2020 at 06:09
Ne nous emballons pas 😉
Toc-Toc
21 juin 2021 at 06:17
Cest le feu, j’aimùerais trop avopir ça dans ma ville