L’Île d’Orléans.

Celle qui fut baptisée par Jacques Cartier « Île de Bacchus » en raison de sa vigne sauvage, et l’un des premiers foyers d’installation des colons français aux Amériques. Dans une région qui constitue le berceau de la Nouvelle-France, on dit de l’île qu’elle est restée normande, comme la prime origine de ses habitants venus du Vieux Continent. Rural et à forte vocation agricole, se développe depuis plusieurs années l’agrotourisme, puisque l’île est riche d’un terroir réputé. Son patrimoine historique et culturel est également mis en valeur, et vaut la peine qu’on s’y attarde un peu. Car l’Île d’Orléans, on y fait le tour assez vite finalement. Un pourtour de 67 km, propice aux bonnes balades en vélo, qui n’est rattaché aux terres que depuis 80 ans, et qui jouit d’un emplacement privilégié.

• Sainte-Pétronille.

Situé face à la Baie de Beauport, dominée par le Cap Diamant où s’est développée la ville de Québec, le « Bout-de-l’Île » offre une vue imprenable et l’une des plus prisées sur la capitale de la Province. D’un seul coup d’œil, le panorama passe de la chute Montmorency à Lévis, puis au cours du Saint-Laurent. Le village est charmant, il fait d’ailleurs partie de l’association des plus beaux villages du Québec. Faites un tour à la chocolaterie et gâtez-vous le temps d’aller admirer la vue, puis de repartir.

• Saint-Pierre.

Sur le chemin Royal se tient la plus ancienne église rurale du Québec (1717), classée monument historique. La proximité du pont fait de Saint-Pierre la paroisse et le village le plus populeux de l’île. C’est aussi la patrie d’un des plus célèbre poète et chansonnier de la province, Félix Leclerc, qui vint y passer les dernières années de sa vie, et dont l’œuvre est célébrée dans un petit musée qui lui est consacré.

Nous, ce que l’on a surtout aimé, c’est de faire une halte chez Cassis Monna & Filles. On en apprend beaucoup sur ce fruit qu’on appelle ici la gabelle noire, et on a tout gouté. On est reparti avec quelques bouteilles, beaucoup d’anecdotes échangées et des idées cocktails plein la tête. Un vrai bon moment.

• Sainte-Famille.

Sur les traces des pionniers, vous rencontrerez plusieurs fermes héritées de la Nouvelle-France, puisque c’est ici que ces maisons de pierres sont les plus nombreuses et concentrées.  On peut en visiter, comme la Maison de nos aïeux convertie en musée, ainsi que la maison Drouin. Quant au reste, des champs avec des grands vergers propices à l’auto-cueillette, des érablières et une microbrasserie avec son pub: Le Mitan, puisqu’il faut bien s’hydrater un peu.

• Saint-François.

L’extrémité de l’île offre un spectacle tourné sur l’estuaire du Saint-Laurent où le fleuve s’élargit. On peut admirer l’archipel de Montmagny, le cap Tourmente, les îles au Ruau et Madame depuis le sommet de la tour d’observation (près de 20m de haut).

On a testé pour vous le Camping d’Orléans, puisqu’on n’a jamais trouvé le Camping Scout si ce n’est une grande grille fermée (hors saison? On n’a pas voulu savoir), pendant une tempête. Bien entretenu et propre, ce qui n’était plus le cas de notre tente après les premières trombes d’eau, on a gouté aux joies de la douche payante (25c!) et au flicage des habitués qui sont tous venus voir (de loin) ce que 3 jeunes français faisaient au milieu du camping avec leur barda sous la toile. On écopait sec mon capitaine, puisqu’on avait les pieds dans l’eau. Et comme le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres, on ne s’est pas senti coupable trop longtemps en rachetant plusieurs ouvrages de la bibliothèque de Saint-François qui fermait, juste à côté.

• Saint-Jean.

Autrefois lieu privilégié d’installation des pilotes du Saint-Laurent (les seuls habilités à guider les gros navires approchant de Québec sur le chenal de navigation), l’endroit demeure un remarquable témoignage du passé, qu’il retrace et fait vivre avec son parcours piétonnier à travers le village. L’histoire de Saint-Jean y est décrite au travers des quarante panneaux d’interprétations.

Nous, on aime patiner sur la roche lorsque le Saint-Laurent est à marée basse. On se prend alors à faire l’équilibriste sans trop risquer de choir lorsque la chance est là. Au pire, si la malice nous fait victimes, on en gardera de bons souvenirs, des photos pour preuves et quelques bleus. Voilà pour le clin d’œil.

• Sainte-Laurent.

Traditionnellement tournée vers le fleuve, la municipalité a été le lieu de nombreuses chalouperies familiales jusqu’au siècle dernier, mais également de diverses constructions navales. Cet héritage est aujourd’hui préservé avec son parc maritime, qu’on peut visiter. Mais Saint-Laurent c’est aussi des champs de fraises, un vieux moulin à farine datant de 1715, et l’endroit où Wolfe débarqua avec ses troupes avant d’assiéger Québec… et c’est à peu près tout. Ah si, un beau point de vue sur les falaises de Lévis aussi.

Bonus: Un tour en Automne.

Crédits photo: jenny222, Patrice Laroche, Odette Tremblay.

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