L’extrême sud de Brooklyn se mérite. Il faut plusieurs dizaines de minutes pour s’y rendre indépendamment de la ligne empruntée. D’ailleurs, sur plusieurs miles le métro est aérien, alors privilégiez ce mode de transport plutôt qu’un autre, c’est une façon différente de traverser et d’appréhender Brooklyn. Rendez-vous au terminus avec la D, F, N ou Q, à Coney Island Stillwell Avenue.
Coney Island.
C’était une île autrefois et aujourd’hui une péninsule. Les rues du coin ont un nom accueillant: Surf Avenue, puis en remontant Mermaid et Neptune Avenue. Le premier samedi de l’été les sirènes sont de sortie dans une grande parade. Épique. Mais je vous invite ailleurs, à prendre la route de la plage.
On passe devant Nathan’s Hot Dog. Un temple que dis-je, une véritable institution, non de l’art culinaire (quoique pour certains…) mais de la junk food, avec ce petit sandwich au nom si pittoresque. Ici, pour sûr vous pourrez manger un (relativement) bon vrai hot dog, pas la merde sèche « pardon my French », qu’on vous vend dans une chariotte du diable à 1h du mat’ dans une ruelle un peu louche de Chinatown. Mais ça, c’est une histoire que je ne souhaite pas évoquer davantage. Chaque année le Hot Dog Eating Contest s’y déroule le 4 juillet, quel hommage! L’un des concours les plus cons au monde. Et comme les cons ce n’est pas ce qui manque, il est très populaire. Si l’ouragan de 2012 a propulsé Nathan’s sur Bay Ridge, tout est revenu dans l’ordre l’été suivant.
Quoi de mieux que les montagnes russes du Luna Park pour animer sa digestion? Puisqu’il faut vivre dangereusement, laissez-vous tenter par ce parc d’attractions face à la plage, un régal. Feu l’Astroland a encore des stigmates le long de la promenade en bois du bord de mer. L’aquarium n’est plus très loin, et vous vous y arrêterez certainement si vous avez du temps devant vous. Ou pas, il n’est pas d’une majeure importance.
Little Odessa.
Plus loin Brighton Beach, la russophone. L’histoire veut que la ressemblance avec les bords de la mer Noire lui conférât ce nom de Little Odessa, havre où les russes immigrèrent en plusieurs vagues. Ici les discussions prennent un accent slave et l’on signe à l’encre cyrillique. Un autre monde. Mais il ne s’étend pas qu’à la plage, il respire tout le quartier, plutôt modeste d’ailleurs et qui ne manque pas de charme.
Sur Brighton Beach Avenue, le métro aérien protège la route du soleil, mais pas des intempéries. C’est une rue commerçante très animée où l’on peut faire de bonnes affaires. Goûtez aux spécialités russes un peu au hasard des épiceries, vous n’aurez peut-être plus d’autres occasions de saisir la Russie d’aussi près. D’autant que si vous l’aviez déjà oublié, vous êtes bel et bien en Amérique.
Pour un portrait sombre de Little Odessa, le film éponyme de James Gray.
*Last exit to brooklyn: roman d’Hubert Selby Junior.
Crédits photo: Theodor Eismann, Lucette, Genial23.
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Jean
2 janvier 2018 at 19:42
C’est un peu loin de Manhattan, mais ça vaut vraiment le coup d’y aller!
Célia
27 mars 2018 at 05:05
Je confirme, et quand il fait beau c’est magique!
Anthony
25 septembre 2019 at 14:02
Coney Island c’est quand même très très cool