Impensable de passer par Montréal sans découvrir la religion de toute une ville, le hockey. Et quand on a la chance d’avoir la plus grande équipe chez soi, dans le sport le plus apprécié du Canada, on se dit que finalement, on est bien chanceux et qu’on aurait tort de passer à côté d’un match des Canadiens au Centre Bell, à plus forte raison si l’on est que de passage. On s’est donc plié au jeu, par curiosité, par goût du spectacle et du spectacle, vous en aurez à coup sûr. Présentation…
Une ronde d’achat.
Sport phare et équipe de légende font que l’obtention de billets pour voir une partie de hockey des Canadiens au Centre Bell n’est pas forcément chose aisée. Le prix d’abord peut être rebutant pour certains, mais l’effort en vaut la chandelle. Les billets les moins chers se situent dans les 60$. Ensuite, vous n’êtes pas certain d’avoir des places pour le match que vous souhaitez. Il existe des forfaits pour plusieurs rencontres au Centre Bell, ou des rondes pour des places à l’unité. Ces dernières font l’objet de rondes puisque les billets ne sont pas tous revendus en même temps.
Voilà comment tout se passe: sur le site des Canadiens, lorsque des rondes d’achat sont prévues, en vous inscrivant vous êtes dirigé vers une salle d’attente virtuelle. Une fois là, vous attendez qu’on vous donne accès aux matchs disponibles. L’astuce, c’est de s’y mettre à plusieurs et d’ouvrir autant de sessions possibles pour être certain d’avoir l’opportunité d’acheter votre bonheur. Attention, une fois la salle d’attente franchie, il faut aller très vite et ne pas tergiverser, car tout s’écoule à la vitesse de la lumière. D’ailleurs, votre carte bancaire ne vous permettra d’acheter que 4 billets par session. C’est pourquoi il est important de choisir ses rencontres à l’avance, et de savoir où l’on veut se trouver dans l’aréna. Si jamais vous vous sentez d’attaque pour faire un line-up monstrueux directement au Centre Bell et prendre vos tickets sur place, armez-vous de courage, de patience, et de temps à perdre.
Grosse ambiance?
Plus tôt dans la journée la ville est déjà en effervescence. Des centaines de supporters envahissent les bars de Montréal, et c’est une myriade de jersey aux couleurs du CH qui déambule rue Sainte-Catherine. L’ambiance monte petit à petit, il n’y a aucun doute, c’est match ce soir et l’on se prend à rêver d’une nouvelle Coupe Stanley peut-être, la première depuis 1993.
Le Centre Bell c’est pas moins de 21.000 spectateurs amassés dans l’aréna la plus fréquentée d’Amérique du nord, et forcément dans cette grande boîte le son est décuplé. Du coup, l’ambiance est un peu en trompe-l’œil. C’est chaud, ça hurle, mais on aurait voulu que cela soit bouillant. Il y a une explication à ça: il n’y a pas vraiment de culture ultra comme elle existe chez les footeux, et à chaque fois que nous y sommes allés on a pu constater une population plutôt familiale dans les rangs des gradins, sauf à se rendre dans la zone Coors Light (anciennement Molson Ex) où l’ambiance est garantie et ne vous laisse que peu de répit, on vous en parle juste après. Il n’empêche, la ferveur est bien présente et communicative. D’ailleurs, les hymnes repris en cœur avant chaque game donne des frissons. Après quoi, on a beau ne rien comprendre aux règles du hockey, à peine installé, on prend fait et cause pour le Tricolore, un des nombreux surnoms des Canadiens, et l’on se sent un peu plus montréalais.
Côté jeu c’est très intense. S’il est difficile de discerner la rondelle qui file à toute allure sur la glace, les hockeyeurs sont impressionnants sur leurs patins. Il y a énormément de changements pendant la partie, soyez attentifs, tant le physique est mis à rude épreuve. Un mauvais geste? Baston. Une provocation? Baston. Quand le sport appuie sur notre sensibilité d’homme des cavernes, ça donne un moment jouissif et on attend la mêlée à chaque instant. Lorsque le Canadien marque, c’est l’explosion, lorsque le Canadien pousse, l’aréna scande « Go Habs Go » comme un seul homme. Pour ne rien rater les larges écrans au-dessus de la patinoire repassent en boucle les buts, les meilleures actions.
Tiers-temps: the show must go on.
Chaque interlude est l’occasion de poursuivre le spectacle avec tout un tas d’animations, et l’on assiste à ce qu’on aimerait voir plus souvent dans nos stades. Entre à nouveau en scène Youppi, la mascotte qui ferait passer Footix pour une reine de beauté, chargé de divertir la foule et amuser les enfants, qu’ils soient jeunes ou non. Il est si dégueulasse (et écrivant cela nous allons nous faire beaucoup d’ennemis!) que ça lui donne un charme fou (on remonte notre cote), et on est encore tout étonné qu’il n’effraie pas les chérubins.
Des voiturettes folles glissent sur la glace en driftant comme un beau diable, et c’est avec des canons à goodies qu’on fait feu sur la foule. Depuis tout en haut le spectacle est amusant, mais peut se révéler frustrant. Les tirs n’atteindront jamais les cimes où vous vous trouvez, pas de bataille où l’on joue des coudes dans une cohue bestiale qui voit les gens s’écorcher pour un tee-shirt promotionnel. Après, nous étions loin, peut-être que tout ceci s’est déroulé en douceur avec courtoisie et politesse, comme au passage de la caravane du Tour de France.
Dans les travées du Centre Bell où la bière s’échange contre un billet de 10$, le pop-corn un billet de 5 et une pièce de 2, les diverses boutiques implantées tous les 20 mètres sont assaillies et noires de monde, pour des matchs se jouant à guichet fermé. C’est bruyant, animé, et c’est ce qu’on voulait.
L’expérience Coors Light.
Pour tout vous dire, il a fallu qu’on y goûte la première fois pour ne jurer plus que par la zone Coors Light (blocs 407 à 413 sur le plan). Une équipe de choc de belles filles se répartit dans chacune des sections de la zone et est chargée de l’embraser. Elles galvanisent la foule à l’aide de tambourins pour donner le rythme des encouragements pour l’équipe, agitent des panneaux « faire du bruit » ou « do the wave » pour entrainer le spectateur. Elles lancent des défis à ceux qui hurlent le plus fort et les récompensent de divers cadeaux, ou de jetons pour des bières. Bref, elles mettent le feu.
Chaque bloc a un joueur qui lui est assigné (son portrait trône juste au-dessus de vos yeux). Malheur à ceux qui ont leur hockeyeur blessé ou qui ne joue tout simplement pas. Lorsque ce joueur marque, c’est une rangée complète de la section qui se voit offrir une bière gratuitement. Pour la déterminer, on laisse le hasard choisir en faisant tourner une grande roue. Le show en chaque occasion.
Crédits photo: (1) William Sheperd; (2) seaclics; (3) nhl.com; (4) theinfolist.com.
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Islandaise
18 juillet 2017 at 05:47
J’ai hâte de faire de même pour voir une partie et aussi d’essayer sur l’une des nombreuses patinoires de Montréal. Le hockey a l’air très difficile!
Pascal
22 juillet 2017 at 07:05
Ça vaut vraiment le coup, super ambiance, super arena!
Pharfale
2 juillet 2019 at 15:33
À faire!
Servietsky
1 novembre 2019 at 23:06
Ambiance sympa. Les hymnes au début ça fait un peu bizarre mais ça fait partie du spectacle et on passe un très bon moment, surtout lorsque les Canadiens gagnent
Houston MacDougal
2 novembre 2019 at 10:48
C’est sûr que lorsqu’ils gagnent… c’est franchement mieux!
Hope
12 juillet 2020 at 04:06
Liverpool a attendu 30 ans de gagner à nouveau le championnat d’Angleterre, la dernière Coupe Stanley à Montréal c’est 1993… ça s’en vient…